Pol Bury
Pol Bury, né à Haine-Saint-Pierre (La Louvière) dans la province de Hainaut le 26 avril 1922 et décédé à Paris le 28 septembre 2005, est un peintre et sculpteur belge. Régent de Cinématoglyphe du Collège de ‘Pataphysique.
Pol Bury s’est adonné au dessin, à la peinture, à la sculpture, mais aussi à l’écriture, à la création de bijoux et la construction de fontaines. Il est considéré comme un artiste contemporain majeur et reconnu internationalement.
En 1938, alors âgé de 16 ans, il entame des études artistiques (peinture-dessin) à l’Académie des Beaux-arts de Mons. À cette époque, il fit une première rencontre importante en la personne d’Achille Chavée, un maître à penser du surréalisme en Wallonie. C’est ainsi que Pol Bury appartiendra au groupe surréaliste « Rupture » fondé par le poète wallon Achille Chavée en 1934. Tout d’abord influencé par Yves Tanguy, il adhère, comme de nombreux membres du groupe, à l’idéologie communiste et peint ses premiers tableaux surréalistes. Il rencontrera ensuite Magritte et participera à l’exposition internationale du surréalisme en 1945.
En 1947, sa peinture prend une nouvelle orientation, celle de l’abstraction. Il rencontre alors Christian Dotremont et Pierre Alechinsky, les fondateurs du groupe CoBrA. Il prit part à ce mouvement de 1948 à 1951, d’une part en contribuant à la rédaction et l’illustration de la revue Cobra et d’autre part, en participant aux expositions du groupe. En 1952, Pol Bury est un des fondateurs du groupe Art Abstrait qui correspond mieux à ces aspirations artistiques du moment. À cette époque, il admire et étudie l’œuvre de Mondrian et certaines de ces peintures approchent le style de Miró.
En 1953, il découvre les œuvres de Calder, abandonne peu à peu la peinture et réalise ses premiers plans mobiles. Durant cette même année, il crée, avec André Balthazar, l’Académie de Montbliard, une institution d’où sortira plus tard le Daily-Bul, une revue qui deviendra une maison d’édition. Pol Bury est, depuis lors, considéré comme un des pères du cinétisme, il réalise des œuvres en mouvement, le mouvement étant un « symbole de précision et de calme d’une méditation en action ». Ses matériaux de prédilection sont le bois, le liège, l’inoxydable et le cuivre.
Sa première exposition personnelle eut lieu en 1961 à Paris, date à laquelle il s’y installa. Trois ans plus tard, il partit pour les États-Unis, il enseigna 6 mois à l’université de Berkeley et trois mois au College of art and design de Minneapolis.
En 1964 Pol Bury représente la Belgique à la Biennale de Venise.
Au cours des années 1970, deux rétrospectives de son œuvre circuleront respectivement à travers les États-Unis et l’Europe.
En 1976, il créa sa première fontaine hydraulique. S’inscrivant toujours dans le mouvement cinétique, ses sculptures, autrefois silencieuses, font maintenant du bruit. Depuis lors, Pol Bury n’a cessé de concevoir de nouvelles fontaines, toutes plus surprenantes les unes que les autres, utilisant successivement les cylindres, les sphères, les coupelles et les triangles, le tout en acier inoxydable. Dans ces fontaines, l’eau est utilisée pour déséquilibrer l’équilibre instable de volume d’acier. Bien que ces fontaines constituent une part importante de son œuvre, il ne faut pas oublier que Pol Bury fut aussi écrivain, critique d’art, éditeur, poète, créateur de bijoux et réalisateur de plusieurs courts métrages expérimentaux.
Ce sont surtout ses reliefs et ses sculptures cinétiques qui ont donné à l’artiste sa place dans l’histoire de l’art du xxe siècle. Il est maître du mouvement lent ; il maîtrise le temps dans ses réalisations mobiles qui surprennent à tout moment le visiteur. Ses fontaines participent à la même veine et déconcertent de la même façon. Elles dégagent à la fois quelque chose de troublant et une grande sérénité. Elles amusent et s’installent dans tout espace où l’eau peut jouer : ville ou campagne, parc historique ou espace contemporain… Qu’elles soient à tubes ou à bulles, en acier, en cuivre ou en une autre matière, les fontaines de Bury font appel au génie créateur de l’artiste et à son imagination technique et mathématique.
Pol Bury est décédé le 28 septembre 2005 à Paris alors qu’une importante exposition de ses fontaines était en cours au Château de Seneffe. Il avait lui-même choisi ce lieu, estimant que « quand une fontaine est dans la nature, elle atteint son point final, son apogée. Elle respire et s’oxygène. »
Oeuvres disponibles :
« Série ramollissement virtuel – Le bain turc »
« table basse 24 square superimposed on 3 »
« table basse 37 boules sur un rectangle »