Monique Rozanes
Oeuvres disponibles:
« Herpes Marine »
Bas-relief noir et blanc
« Purmamarca »
Totem « Hommage à Vasarely »
« Convergence »
Grand Totem
Soleil
« Atrapa Soles y Lunas »
« Colonne mystique »
Sculpture rouge
« Au delà du bleu »
« Autel symbiose »
« Mirando el cielo »
» Aura »
« Version cubique »
« Alvéole »
« Peruano »
« Suenos 8 »
« Estructura del Caos »
Paravent « Street Art »
« Fécondation »
« Cosmonaute »« Esprit Eau et Sang »
Monographie sous la direction de Hélène Greiner, Somogy Editions d’art en vente à la galerie.
Née en 1936 à Bordeaux d’une famille d’ascendance égyptienne, d’origine séfarade, Monique Rozanes suit très tôt des cours d’arts plastiques et s’inscrit au Cours Charpentier après ses études secondaires afin de préparer le concours des Arts Décoratifs. Elle y entre en 1955 dans la même génération qu’ Olivier Mourgue, Rougemont, Wilmotte, Jean-Philippe Lenclos et tant d’autres futurs designers.
Elle se porte volontaire pour suivre un stage à Saint-Gobain où elle apprend à travailler le polyester et ses composés dans le cadre de l’Industrie et du Design.
Monique Rozanes entame alors un travail pictural où elle utilise des enduits épais et des pigments qu’elle brûle. La première utilisation de la résine fut faite dans le but de préserver les toiles brûlées, mais elle comprend bien vite que l’utilisation de la résine seule était bien plus intéressante. Elle abandonne la peinture proprement dite et commence à faire des supports en résine comme des coques de bateau, elle y adjoint des plaques en polyester découpées, brûlées et vissées sur ce fond.
En 1958, elle épouse Paul-Henri Gathron, compagnon d’école qui deviendra designer après être sorti major de l’Ecole des Arts Décoratifs.
Grâce à la famille Monod, elle obtient une bourse en 1959 pour séjourner deux mois après Albert Camus au Château de Lourmarin.
Son mari quant à lui obtient une bourse qui leur permet de partir six mois à New-York dans le but d’étudier le Design et de faire un rapport au Ministère de l’Industrie. Monique Rozanes se familiarise aux Etats-Unis avec l’architecture contemporaine, fascinée par les grands building en verre.
Elle rencontre là-bas nombre d’ artistes américains, tels Raymond Loewy, Mark Tobey, Louise Nevelson, Robert Rausschenberg, Sam Francis, etc, avec lesquels ils partagent tous deux la vie artistique et la passion du jazz. Ils rencontrent Bill Coltrane, Miles Davis, Dave Brubeck et fréquentent le Village Vanguard et le Blue Note.
La musique intervient de façon importante dans son oeuvre.
De retour en France, elle trouve un atelier rue des Grands-Champs à Paris où elle installe une machine pour scier ses plaques de polyester.
Elle cherche une galerie, ce sera celle de Suzanne de Coninck qui l’invite en 1967 à rejoindre son groupe d’artistes. C’est le début de nombreuses expositions, tant à Paris qu’à Lyon, à Venise, à Rome, à Terni en Italie et à Deinze en Belgique. Elle part en compagnie de la future galeriste Arlette Gimaray avec ses premiers Stratyls dans la voiture pour exposer chez Fiamma Vigo en Italie grâce aux recommandations du sculpteur Virduzzo.
En 1969, elle change d’atelier et rejoint un groupe d’ateliers à Nogent sur Marne où travaillaient Cardenas, Guzman, Victor Roman, Fred Brouard, Novoa, ….En 1973 et 1975, elle expose ses Sphères chez Liliane François, rue de Seine à Paris.
Monique Rozanes, intoxiquée par les émanations chimiques des produits utilisés, tombe dans le coma et reste une année sans travailler. C’est cette interruption et cette expérience qui lui permet de prendre du recul face à l’évolution de son travail. De là naissent les Stèles. Elle utilise dès lors davantage l’altuglass autrement nommé méthacrylate de méthyle.
Elle rend visite au galeriste Paul Facchetti qu’elle estime et lui confie son nouveau travail. Mme Facchetti séduite décide de la présenter à la Fiac et l’expose en compagnie de Georges Noël. Elle est exposée également au Musée de La Chaux-de-Fonds en Suisse, à Zurich et à la fermeture de la galerie Facchetti chez Hervé Odermatt Faubourg Saint-Honoré.
En 1980, elle est choisie par Jean-Dominique Rey pour représenter la France à la Biennale Internationale d’Alexandrie en Egypte, ce qui pour elle est une forme de retour aux origines. Elle gagne le Premier Prix derrière Arnoldo Pomodoro qui remporte le Grand Prix. C’est donc un grand succès, elle séduit le public égyptien et en profite pour revisiter Louxor, Karnak et jouit pleinement de la vision des pyramides …
La même année, elle choisit de quitter son mari pour rejoindre l’artiste argentin Torres-Agüero, voisin d’atelier. C’est pour elle une grand rupture et un grand changement de vie.
Monique Rozanes a quarante quatre ans. Elle se consacre à son travail et fréquente le milieu d’artistes argentins de Paris.
C’est en 1981 qu’elle part à Buenos Aires à l’occasion d’une exposition de Torres-Agüero en Argentine. Elle est sous le charme et décide de s’y installer.
Elle se partage entre l’atelier de Nogent-sur-Marne et l’Argentine et expose dans les deux pays. Elle monte un atelier en Argentine, achète de nouvelles machines et se fait aider par un assistant. En 1988, elle obtient le Premier Prix du Salon National de Buenos Aires.
Elle expose tout d’abord chez Rubbers, importante galerie de Buenos Aires puis chez Van Reyck en 1989. Elle vend au Musée Ralli de Ponta del Este et à de nombreux collectionneurs.
Torres-Agüero, aidé par Monique Rozanes, joue un rôle culturel important dans la future présidence de la république argentine. Le président Raul Menem arrivé au pouvoir le charge d’un poste d’attaché culturel à Paris, il l’accepte et repart pour Paris. Ils s’installent à Saint-Rémy Blanzy, une ancienne ferme que Monique Rozanes aménage également en atelier.
En 1990, il travaille à l’ambassade d’argentine et en 1994 il est nommé ambassadeur auprès de l’Unesco.
Monique Rozanes expose de nouveau à Paris, chez son amie Arlette Gimaray, rue de Seine.
Au décès de son mari à la fin de l’année 1995, elle décide de repartir en Argentine pour promouvoir l’oeuvre picturale de Torres-Agüero et se partage à nouveau entre les deux pays, dans une vie rythmée par les expositions.
En 2002, elle crée la fondation Torres Agüero / Rozanes qui a pour but d’organiser des expositions communes dont certaines aux Etats-Unis et de défendre l’oeuvre de jeunes artistes.
Elle entreprend un voyage de deux mois au Cambodge, en Thaïlande et en Birmanie. A son retour, elle introduit la feuille d’or dans ses stèles.
La richesse des paysages d’Amérique latine et l’influence de la peinture de Torres-Agüero ont contribué à changer la gamme chromatique de ses sculptures aujourd’hui plus colorées.