Etienne Hajdu
Etienne Hajdu (franco-hongrois 1907-1996).
Etienne Hajdu est né en Roumanie de parents Hongrois. Il se forme aux arts décoratifs à Budapest puis s’installe à Paris en 1927. Il est l’élève de Bourdelle à la Grande Chaumière, puis entre dans l’atelier de Niclausse à l’École des Arts décoratifs.
En 1929, il est troublé par une exposition Fernand Léger et tombe en admiration devant Brancusi. Il se lie d’amitié avec les peintres Vieira da Silva et Arpad Szenes.
Naturalisé Français en 1930, il part au service militaire. À son retour en 1933, il crée ses premières sculptures abstraites. De 1935 à 1937, Hajdu parcourt la France à bicyclette à la découverte des églises romanes et gothiques. Il suit les cours de biologie à l’Université ouvrière de Paris : sa passion pour la biologie marque son œuvre. Pendant la guerre, il travaille dans une usine d’aluminium, puis dans une marbrerie à Bagnères-de-Bigorre dans les Pyrénées. Il sculpte en taille directe des oiseaux et insectes géants pendant ses moments de liberté. Il participe à la Résistance.
Il rentre à Paris en 1945 et décide de «recommencer la sculpture à zéro». À partir de 1946, il expose régulièrement à la Galerie Jeanne Bucher. Il réalise ses premiers reliefs en cuivre martelé en 1948. En 1950, il construit lui-même sa maison-atelier à Bagneux. Il épouse Luce Ferry, peintre, en 1951. À partir de 1956, Hajdu «sculpte» le papier, créant les « estampilles », formes creusées dans le papier repoussé, créant une ombre claire dans le blanc de la page. En 1965, il adapte ce procédé à la céramique pour la Manufacture nationale de Sèvres. Il est Grand Prix National de Sculpture en 1965. Des expositions lui sont consacrées dans les grands musées internationaux, comme le MOMA à New York (1955), le Musée national d’art moderne de Paris (1973 et 1979), la Fondation Gulbenkian à Lisbonne (1974)… et dans de nombreux musées français. La dernière exposition du vivant de l’artiste a lieu en 1993 à la fondation de Coubertin. Après sa mort (1996), ses amis astrophysiciens baptisent Hajdu, l’astéroïde 7316 découvert en 1973.
L’abstraction apparaît dans l’œuvre d’Hajdu dès 1932-1934 mais c’est à partir des années 1950 qu’il crée son style particulier.
Hajdu a réalisé des sculptures, bas-reliefs et hauts-reliefs en bois, marbre et onyx, bronze et plomb, aluminium et cuivre mais aussi des « estampilles » sur papier.
Musées
Des œuvres d’Hajdu sont conservées notamment:
- en France
- à Paris: au Centre Pompidou et au Fonds régionaux d’art contemporain (FRAC) d’Île-de-France (Le Plateau),
- à Sèvres: à la Cité de la Céramique, où il fut l’artiste le plus prolifique du XXe siècle, par la décoration et/ou la création et plusieurs centaines de pièces, dont un service de table pour la présidence de la République, l’invention d’un nouvelle technique de décoration toujours utilisée de nos jours.
- à la Fondation de Coubertin à Saint-Rémy lès Chevreuse,
- au FRAC de Bretagne à Châteaugiron,
- au musée des Beaux-Arts de Dijon,
- au musée de Grenoble,
- au musée d’art et d’archéologie du Périgord à Périgueux,
- au musée Zervos à Vézelay, et
- au château de Kerguéhennec (Bretagne) ;
- en Allemagne
- au musée Folkwang d’Essen et
- au musée Abteiberg de Mönchengladbach ;
- aux États-Unisau Luxembourg, au Musée d’art moderne grand-duc Jean de Luxembourg (ville);
- au MOMA et au Musée Guggenheim de New York,
- au San Francisco Museum of Modern Art à San Francisco, et
- à la Collection Phillips de Washington,
- en Hongrie au Musée des beaux-arts de Budapest;
- en Roumanie au Musée national d’art de Roumanie de Bucarest;
- en Macédoine au musée d’art contemporain de Skopje.
Bibliographie sélective
- Robert Ganzo, Hajdu, Le Musée de Poche, Georges Fall, Paris, 1957 (32 p. et 16 planches).
- Michel Seuphor, La sculpture de ce siècle, Éditions du Griffon, Neuchâtel, 1959.
- Ionel Jianou, Étienne Hajdu, Arted, Paris, 1972.
- Étienne Hajdu, Musée national d’art moderne, Paris, 1973 (70 p.).
- Étienne Hajdu, œuvres sur papier, préface de Pierre Georgel, Centre Georges Pompidou, Paris, 1979 (60 p.)
- Jacques Dupin, L’Espace autrement dit, Galilée, 1982 [La sculpture d’Étienne Hajdu, p. 81–89]
- Ionel Jianou, Gérard Xuriguera, Aube Lardera, La sculpture moderne en France, Paris, Arted Éditions d’Art, 1982.
- Pierre Descargues, Étienne Hajdu, dessins, L’Œil du Griffon, 1987.
Oeuvres disponibles :