Claude Mercier
Oeuvres disponibles ci-dessous
Cliquer ici pour voir l’entretien avec Claude Mercier (1992 – C.C.I. Paris)
CLAUDE MERCIER (1924 – 2019)
L’artiste naît le 10 septembre 1924 à Paris 16e, dans une famille attirée par les arts et lettres : un grand oncle conservateur de musée, une grand-mère journaliste-écrivain et un père illustrateur. Il poursuit des études secondaires au lycée Janson de Sailly puis entre à l’Ecole Boulle dans la section de sculpture sur bois.
En 1944, il s’engage dans l’Armée de l’Air en France en qualité d’élève-pilote et continue sa formation en Grande-Bretagne dans la Royal Air Force.
Démobilisé en 1946, son besoin de création s’affirme. Marcel Gimond était son maître à l’Ecole des beaux-arts de Paris. Après la guerre, l’atelier de ce professeur réputé était encore un bastion de la sculpture figurative. Brillamment diplômé, Claude Mercier pensera tout bas: «Je n’aime pas du tout le plâtre…» Le jeune sculpteur, se voyant pourtant modeleur, plutôt que tailleur, cherche alors un matériau malléable et peu coûteux pour travailler. Il opte pour le métal!
Il commence à travailler le métal, puis en 1950 il entre à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux- Arts de Paris.
En 1952, il s’installe dans une cité d’artistes du XIVème arrondissement de Paris. En 1954, au cours de voyages d’études en Grande-Bretagne, il est reçu par le sculpteur Henry
Moore dans son atelier près de Londres. Une rencontre qui fut très enrichissante. En 1955, lors d’une exposition de «Sculptures contemporaines» à Evreux, il fait la rencontre d’Alberto Giacometti qui porte de l’intérêt à son oeuvre débutante. Il s’instaure alors des relations
suivies dans leurs ateliers respectifs du XIVème arrondissement de Paris. A partir de 1960, il participe à deux nombreux salons: «La jeune sculpture», «Comparaisons» dont
il est membre du comité en 1965, «Les réalités nouvelles», «Le salon de Mars», «Le salon de Mai», «Le salon de Montrouge», «Grands et Jeunes d’aujourd’hui».
En 1961, après une exposition à la Galerie Ursula Girardon à Paris, il est contacté par des collectionneurs américains qui exposent ses oeuvres à Venise, Gallerie XXII Marzo; cette exposition est reconduite en 1962 à Palm Beach aux Etats-Unis à la Hayes Gallery. Cette même année, il est invité à «l’exposition internationale du petit bronze» au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, puis au Musée des Arts Décoratifs «Antagonismes II – l’objet».
En 1964, il participe à une exposition internationale de bijoux au Musée de Hesse à Darmstadt en Allemagne. Il porte un intérêt pour la création de bijoux; différentes expositions de bijoux auront lieu, notamment: en 1968, à la Galerie Argos de Nantes (avec Braque, Filhos, Mannoni, Mathieu et Penalba); en 1971 pour «le 500e anniversaire de la naissance de Dürer» à Nuremberg; en 1974 à la Maison de la Culture de Saint-Etienne et au Musée Fabre à Montpellier; en 1977 à la galerie Attali, puis en 2008 à la galerie Martel – Greiner à Paris.
En 1971, il partage avec Mathieu et Raymond Pagès une exposition au Musée Galliera à Paris «Air France et l’Art d’Aujourd’hui».
Claude Mercier est résolument et durablement fidèle à l’abstraction, loin de toute réalité visible. Liberté et disciple à la fois. A plat pour commencer, face à la feuille blanche, l’artiste s’élance sans souci de la représentation, et dessine d’une main légère. Passant dans la troisième dimension, il s’approprie l’espace pour concevoir une sculpture qui, par le pouvoir du métal, deviendra aérienne. Claude Mercier s’est exprimé successivement dans deux directions très différentes. Haut-relief d’abord: il réalise de grands panneaux rectangulaires et compacts, qui n’offrent aucune transparence. Il martèle et repousse le cuivre, qu’il patine superbement, parfois à l’aluminium. Dans plusieurs de ses compositions, il intègre des éléments récupérés, de quincaillerie ou de plomberie par exemple, jadis façonnés dans un laiton étincelant, des carcasses d’obus, des gaines tubulaires, etc. Il froisse des feuilles minces, qui donneront de la profondeur. Dans les trois dimensions, au contraire, sa sculpture sera faite d’une prolifération de lignes dans un espace quasiment vide. Cette
seconde facture dominera l’oeuvre de Claude Mercier. Les formes s’apparentent à une succession de gestes de calligraphe qui, chacun, supposent un trait appuyé, une courbe peu soutenue, c’est-à- dire à grand rayon de courbure, un élan, un mouvement, un début et une fin. Des lames fusent isolément dans l’espace, ou bien se superposent, ou s’enchevêtrent. Des portions de trajectoires elliptiques foisonnent et s’entrecroisent, courbes et contre-courbes, zigzags, quelques angles droits ou presque droits…
Le vocabulaire du sculpteur est ainsi composé d’une multitude d’arcs, de section rectangulaire ou carrée, éléments semblables mais nullement identiques, qui obéissent pour la plupart aux mêmes proportions. Face convexe sur le dessus, face concave au-dessous. Tous ces caractères participent d’un équilibre global.
De type organique, la croissante est ascendante. La sculpture n’a pas de «chair», mais une ossature, un squelette. Grâce au métal, elle est toute en porte-à-faux. La forme n’est pas massive, elle jaillit et se cambre, s’étoffe et s’organise autour d’un axe, réel ou virtuel, comme les branches prolifèrent autour du tronc.
Claude Mercier a employé le cuivre, l’aluminium et l’inox, soudés à l’arc sous argon, le laiton et le maillechort, soudés au chalumeau. Prisé par le sculpteur est le maillechort, cet alliage de cuivre, de zinc et de nickel, qui offre au regard la douceur de son poli, moins clinquant que l’argent et teinté de jaune pâle.
Faisant tout lui-même, Mercier est passé maître dans l’art de façonner ces caissons, grâce auxquels il restitue des volumes fermés, pleins en apparence, employant de la tôle. Pour immobiliser les plaques sans trop chauffer le métal, donc sans trop de déformations, il procède au pointage, en quinconce, avant d’achever le soudage des arrêtes.
L’assemblage des parties est fait soit par brassage, soit par boulonnage, d’autant plus discrètement que les vis sont cachées par des petits bouchons réalisés dans le même métal.
L’élégance des constructions de Claude Mercier a incité des architectes à faire appel à lui, pour des projets de grande dimension, destinés en général à des établissements scolaires, au titre du 1%.
D. Dalemont «Les sculpteurs de métal», Somogy Editeur d’Art, 2006
Oeuvres dans les collections publiques:
– Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris – Fonds national d’Art Contemporain, Paris – Fonds Régional d’Art Contemporain d’Ile-de-France – Préfecture de la Seine-Saint-Denis, Bobigny (achat du conseil général) – Allonnes (Sarthe), Hôtel de Ville – Saint-Omer, Musée Sandelin (Pas-de-Calais) – Musée de Roquebrune (Nord) – Dunkerque, Musée municipal
– Musée d’Art Moderne (MOMA), New-York (Mary et William Sisler Collection) – Darmstadt, Musée de Hesse (Allemagne) – Toronto Foundation, Canada (Collection Sam et Ayala Zaks)
Réalisations monumentales: – 1968, Paris, groupe scolaire rue de Picpus, sculpture en cuivre patiné (160 x 280 cm)
– 1969, Agde, C.E.S. , relief aluminium (200 x 150 cm) – 1970, Bobigny (Jardin de l’ancienne mairie), portrait de Lénine – 1971, Marseille-l’Estaque, C.E.S – C.E.T., relief aluminium (950 x 100 cm) – 1972, Bastia, C.E.S, sculpture maillechort (300 x 195 cm) – Bobigny, Société SEMARBO, masaïque marbre et pâte de verre (315 x 500 cm) – 1974, Bobigny, Groupe scolaire Paul-Vaillant Couturier, sculpture laiton, ( 300 x 130 cm) – 1975, Dole, Lycée Charles Nodier, relief cuivre (200 x 500 cm) – 1976, Argenteuil, Lycée mixte Jean Jaurès, sculpture en cuivre patiné ( 245 x 120 x 75 cm) – 1976, Hyères, Cité technique du Golf Hôtel, sculpture en laiton patiné (400 x 200 x 75 cm) – 1977, Saint-Leu d’Esserent, C.E.S, sculpture cuivre (250 x 60 cm) – 1977, Saint-Pierre de la Réunion, Cité Scolaire, sculpture en cuivre patiné (330 x 3350 x 140 cm)
Expositions personnelles:
– 1961, Venise, Galleria XXII Marzo – 1962, Palm Beach, Hayes GAllery – 1973, Paris, Galerie Paris-Sculpt, catalogue préfacé par Raoul-Jean Moulin – 1978, Créteil, Club (Maison des Jeunes et de la Culture). Catalogue préfacé par Josette Mélèze – 1978, Saint-Etienne, Maison de la Culture et des Loisirs – 1979, Centre Culturel, Saint-Quentin-en Yvelines avec Hans Hartung – 1979, Maison de la Culture Les Hauts de Belleville, Paris – 1979, Galerie Syn’Art, Paris – 1979, Galerie Paul Bruck, Duché du Luxembourg, avec Henri Goetz – 1980, Galerie Anne Blanc, Marly-Le-Roi (Yvelines) – 1980, Maison de la Culture, Orléans (Loiret) – 1981, « Sculptures conteporaines », Musée de Belfort
Exposition personnelle, Maison de la Culture, Orléans – 1982, Exposition personnelle, Centre Culturel de Troyes -1984, Sculptures contemporaines », Centre culturel de La Villedieu, Saint-Quentin-en-Yvelines
Cloître de l’Hôpital Général, Orléans
« Convergences », Orangerie de Bagatelle, Paris – avec Cairoli, Miotte, Morisson – – 1986, « Sculptures sur métal », Espace Belleville, Paris – 2001, Exposition des collections du FRAC, Ile-de-France, Dammaie-les-Lys – 2004, « Sculptures contemporaines », Hambourg – 2005, Exposition personnelle, Mairie du Xème arrondissement, Paris – 2007, « Itinéraires artistiques », Mairie de Yèvre-le-Châtel (Loiret) – 2008, « Aspects de l’Art en France 1950-1980, Collection Yvonne et Maurice Allemand », Musée départemental de l’Oise, Beauvais
« Foire européenne d’art contemporain de Lille », Galerie Martel – Greiner, Paris « Collection du FRAC Ile-de-France, MAC/VAL Musée Contemporain de Val-de-Marne « Bijoux de sculpteurs », Galerie Martel – Greiner, Paris
Oeuvres disponibles:
« Coupoles en poussée verticale »
EXPOSITION CLAUDE MERCIER « Dialogue avec le métal » du 22 au 29 novembre 2014