Henri Delcambre est né le 17 décembre 1911 à Marquise, petite ville située entre Calais et Boulogne, dans le Pas-de-Calais.
Dès sa jeunesse, Delcambre a montré des dispositions artistiques très marquées et a exprimé le désir de les réaliser dans la sculpture.
En 1935, il décida de rompre avec sa carrière professionnelle et de réaliser ce qui était son rêve de toujours. Il quitta la société d’Exploitation Agricole des Mines de Lens. Il partit pour Paris, avec un petit pécule, pour faire des études aux Arts Décoratifs.
Sa situation financière devint vite difficile. Il dut faire face à toutes ses dépenses en effectuant ce qu’il appelait « des petits boulots » sans aucune liaison avec sa formation d’origine, ni avec les talents qu’il voulait développer. C’est pendant cette période qu’il rencontra Jacqueline Vaffier qui sera la compagne de toute sa vie puis son épouse jusqu’à ce qu’elle décède en 1996.
Non seulement Jacqueline Vaffier partagea sa vie mais elle fut sa muse et son modèle. Artiste peintre, elle était professeur de dessin dans l’enseignement public.
Henri Delcambre fût mobilisé pendant la seconde guerre dans la Cavalerie d’Afrique en Algérie.
De retour en France, Delcambre s’installa au 7 rue Daguerre dans le 14ème arrondissement dans un petit atelier au premier étage sur cour. Sculpteur inconnu, il commença là sa carrière dans une période très difficile. Sa passion pour la sculpture était telle que, même dans cette période difficile, il était heureux de pouvoir s’exprimer et se réaliser. Toujours très discret sur ses problèmes, il rayonnait dès qu’il était au travail dans son atelier.
Il réalisait ses œuvres en partant de la terre glaise qu’il recouvrait de linges humides entre deux séances de travail pour garder toujours la malléabilité.
Après de nombreuses expositions et ses premières ventes, à l’Etat en particulier, il put déménager dans un nouvel atelier et ce fut pour lui, une étape très importante. C’était en 1957 : il s’installa à la Cité Fleurie, 65 boulevard Arago, toujours dans le 14ème arrondissement. Il trouva là un atelier vaste, en rez-de-chaussée, avec une très belle lumière provenant d’ une double verrière verticale et horizontale. Il put alors y créer de grandes sculptures.
Il s’échappait de Paris pendant les périodes estivales pour aller passer quelques vacances souvent chez des amis et notamment à Sète dans la « baraquette » du peintre Desnoyer. C’était pour lui des instants privilégiés source d’inspiration. Beaucoup de noms de ses œuvres proviennent des lieux qu’il a visités.
Le décès de son épouse, en 1996, fut pour lui une terrible épreuve. Il avait partagé avec elle toutes les étapes de sa vie de sculpteur. Il lui fallut de nombreux mois avant de pouvoir reprendre son activité « avec ardeur mais pas avec le bonheur complet » écrivit-il. Cependant il poursuivit son œuvre et fit fondre de nombreux bronzes. Il travailla dans son atelier jusqu’à ses derniers instants, maintenu à domicile par des moyens appropriés faisant face à ses besoins tout en lui laissant son autonomie. Il décéda le 4 juillet 2003.
C’est ainsi, qu’avec persévérance et obstination, sans jamais dévier de la route qu’il s’était fixée depuis son plus jeune âge, il réalisa une œuvre remarquable comprenant plus de trois cents sculptures, bustes et bas-reliefs et un ensemble de plus de mille dessins à l’encre de chine.
Oeuvres dans les collections publiques:
Oeuvres achetées par l’Etat
Buste de Souza Desnoyer, bronze, 1947, Ambassade de France à Vilnius (Lituanie)
La Résistance, plâtre, 1947, Musée d’Art moderne, Paris
La Femme enceinte, bronze, 1949, Musée des Années 30, Boulogne-Billancourt
Femme à sa coiffure, terre cuite, 1951, Fonds national d’art contemporain, Puteaux
La Vache flamande, bronze, 1952, Musée Alphonse-Georges Poulain, Vernon
Buste d’enfant: Monique, terre cuite, 1954
La Grande Amphore, bronze, 1956, mairie de Saint-Germain-Laval
Buste de jeune femme: Jacqueline, bronze, 1957, Ambassade de France à San José (Costa Rica)
Deux dessins Nu debout et Nu assis, encres de chine, 1959, Ambassade de France à Santiago du Chili
Le Couple dansant, bronze, 1959, Musée national d’art moderne, Paris
La Poésie, bronze, 1960, Mairie d’Unieux
Trois dessins, encres de chine, 1966, Fonds national d’art contemporain, Puteaux
Vente à l’Espace Cardin à l’Etat
La Cascade, bronze, 1973, Ambassade de France à Bruxelles
L’Espace, bronze, 1975, Fonds National d’art contemporain, Puteaux
Oeuvres achetées par la Ville de Paris
Buste de jeune fille: Claude, bronze, 1955, Musée d’Art moderne, Ville de Paris
Le Petit Troglodyte, bronze, 1956, Musée d’Art moderne, Ville de Paris
La Grande Nuit, bronze, 1958, Musée d’Art moderne, Ville de Paris
Buste de fillette: Florence, bronze, 1960, Mairie de Paris
Buste de Madame O…, bronze, 1963, Musée National d’Art moderne, Ville de Paris
La Demoiselle et son ombre, bronze, 1966
Les Falaises d’Iles, bronze, 1969
Musées
Musée national d’Art moderne, Paris
Musée national d’Art moderne, Ville de Paris
Musée des Années 30, Boulogne-Billancourt (La Femme enceinte, bronze)
Musée de Saint-Cyprien, Pyrénées-Orientales (La Roue, bronze)
extérieur, face mairie de Saint-Cyprien: Buste de Desnoyer, bronze
Mairie de Saint-Cyprien, salle des mariages: Marianne, Buste de la République
Musée Punta del Este (Uruguay)
(Trois grands bronzes dont Janus, La Femme Colonne et L’Homme Panache, chacun en deux exemplaires)