ETIENNE-MARTIN – « Nu debout » – 1935
ETIENNE-MARTIN (Loriol-sur-Drôme, France 1913 – Paris, France 1995)
« Femme debout »
1935
Sculpture en bronze
Signée et datée 1935 sur la base
Epreuve d’artiste « E.A »
Fondu entre 1950 et 1960 pour la Galerie Breteau, Paris
Cachet du fonteur « Clementi »
H. 175 x L. 46 x P. 38 cm
Oeuvre exposée:
– Paris, Galerie Denise Breteau
– Paris, « Regards sur la femme », Musée de la Monnaie, 1993
– Lyon, Musée des Beaux-Arts
Bibliographie:
– Christian Briend, Acquisitions, Musées des Beaux-Arts de Lyon, in Revue du Louvre n°1, février 1995 (p. 89)
– Michel Ragon, « Etienne-Martin », Edition La Connaissance, Bruxelles, 1970 (modèle en plâtre
p. 99)
« Femme debout » est un grand nu emblématique de ses premières années de formation passées à l’Académie Ranson à Paris auprès du maître Charles Malfray. Elle n’est pas sans rappeler « La Sauterelle » réalisée deux ans plus tôt et conservée au Musée des Beaux-Arts de Lyon. Ce sont les rares sculptures de l’artiste représentant une silhouette féminine en pied. On sent déjà la grande liberté d’expression, loin du conformisme.
De 1929 à 1933, ETIENNE-MARTIN étudie à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Lyon et rencontre Jean Bertholle et Marcel Michaud. Ce dernier sera une des rencontres marquantes de sa carrière, qui sera entre autre son premier galeriste et participera à la fondation du Groupe Témoignage. Lorsqu’il arrive sur Paris en 1934, il travaille à l’Académie Ranson dans l’atelier de Charles Malfray, et se spécialise dans la taille directe tout en affinant son goût pour le monumental. C’est à cette époque qu’il va intégrer le groupe « Témoignage », réunion spontanée d’artistes, dont François Stahly, Jean Le Moal et Alfred Manessier. Durant la seconde Guerre Mondiale, il est envoyé au front et se fait prisonnier en Allemagne.
A la fin de la guerre, il rejoint la communauté d’artistes de Oppède, animée par Bernard Zehrfuss, dans laquelle il retrouve Stahly. Cette une époque d’émulation intellectuelle où de nombreux artistes issus de différentes spécialités (peinture, sculpture, musique, etc) se réunissent pour mettre en point des réflexions et des projets communs. Après un an dans la Drôme, il revient à Paris et s’installe chez l’ami intime de Duchamp, écrivain et collectionneur Henri-Pierre Roché. Sa rencontre avec Brancusi et Gurdjieff lui fait découvrir les pratiques taoïstes et lui permet d’insérer de la spiritualité dans son travail.
Ses sculptures sont plus organiques et ésotériques. Il se construit un univers à part, ne refusant aucune influence et expérimentant sans cesse la matière. Son cercle d’amis, issus de différentes branches artistiques, lui permet d’envisager sa pratique de façon globale, et de décloisonner les techniques et le travail de création.
En 1948, il obtient le prix Blumenthal et un an plus tard celui de la Jeune Sculpture. Il est de plus en plus présent dans les salons parisiens, notamment les Salons de Mai. Son expérimentation des matières se poursuit, il travaille alors aussi bien les bois nobles (chêne, tilleul) que le tissu et le caoutchouc. L’utilisation de matériaux souples est une véritable rupture dans le monde de la sculpture et fait de son œuvre un cas isolé. A partir de 1958 il commence à enseigner pour diverses institutions privées et publiques telles que l’Académie américaine de Fontainebleau ou l’Ecole des Arts Appliqués.
Entre temps, il se lance dès 1954 dans la série des « Demeures », où chacune des œuvres fait référence à une partie de la maison de son enfance, qui vont participer à sa célébrité, lui permettant notamment d’obtenir le Grand Prix de sculpture pour la 33ème édition de la Biennale de Venise en 1966.
Expositions particulières :
– Paris : Galerie Breteau, Galerie Michel Couturier et C°, Galerie Claude Givaudan, Chapelle Saint-Louis de la Salpétrière, Fondation de Coubertin à Saint-Rémy lès Chevreuses…
– Etranger : Galerie Benador Genève, Galerie Ziegler Zurich, Galerie Lefevre New York, rétrospective au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles…
Oeuvres dans les Musées:
– En France : Musée National d’art moderne et le musée d’Art moderne de la Ville de Paris, Musée des Beaux-Arts de Lyon, Musée des Beaux-Arts de Dijon, Musée des Beaux-Arts du Havre, Musée des Beaux-Arts de Grenoble, Musée des Beaux-Arts de Saint-Etienne, Maison de la Culture d’Amiens, Musée de l’Athanor à Bois Orcan (Noyal-sur-Vilaine)
– A l’étranger : Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique à Bruxelles, Institut Art of Chicago, Musée Solomon R. Guggengheim New York, Stedelijk Museum d’ Amsterdam, Rijksmuseum Kröller- Müller d’Otterlo Pays-Bas.