Après avoir travaillé très jeune dans des fermes, Gérard est entré à 14 ans comme ouvrier aux “Fonderies Nantaises” pour treize années ; il milite alors pour la condition ouvrière. “Nous n’étions que des corps” dit-il ; il écrit des poèmes sans avoir reçu aucune référence littéraire . Après une période de vie difficile parfois en pleine solitude, il commence alors à sculpter (“dans l’obscurité d’une existence de misère” J.P. Daguin). Il travaillera comme un forcené ; ses oeuvres seront accueillies dans de nombreuses expositions et musées d’Europe. “Je n’ai pas été influencé parce que je n’ai jamais été à l’école, je n’avais jamais vu de sculpture quand j’ai commencé à sculpter. Quand j’ai commencé à écrire, pour ainsi dire, je n’avais jamais vu un livre ; j’avais une telle émotion qui me submergeait et qui est inexprimable, inexplicable ce qu’on appelle comme les surréaliste, l’automatisme psychique en l’absence de tout contrôle exercé par la raison. Il a fallu après que je prenne de la culture pour comprendre mon art”. Sachant que René Char a dit : “la poésie est l’amour du désir réalisé demeuré désir”, au lieu d’être alcoolique, drogué ou assassin, j’ai choisi d’être artiste. (Entretien avec Gérard Voisin, décembre 2004).